Je ne suis pas sûre de comprendre comment je me suis retrouvée à patauger dans la neige fondue, progressant aussi efficacement qu’un manchot dans le désert, une béquille dans chaque main, avec ma mère qui portait mon matériel (et m’empêchait de m’étaler proprement dans la boue). Cet hiver 2013, j’ai appris le job, tant bien que mal, malgré une jambe réduite en bouillie, malgré une météo disons… douteuse, malgré un cadre scolaire pas spécialement stimulant, malgré la fatigue… Et le pire c’est que j’ai adoré ça (je vous laisse seule juge de ma santé mentale).
Il en est sorti un premier reportage sur les friches industrielles de la Suisse Normande (je vous jure que cet endroit existe… C’est même plutôt joli), et un goût prononcé pour les ruines, la rouille, ce qu’on ne voit plus, ceux qui passent inaperçu, les détails, l’absurde et la poésie des petites choses.